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mercredi 18 avril 2018

Jaan Rääts : Compete Sonatas Vol.1 reviews


International Classical Music Awards : 2017 Nominee
Resmusica : Clef d'Or , 2017 Best Contemporary Release
Naxos Bestseller April 2017

Jean-Marie André (Crescendo-magazine – 24 february 2018) Des premières mondiales d'un "autre" compositeur estonien !
Son 7 – Livret 10 – Répertoire 7 – Interprétation 7
Si, interrogé sur le nom d'un compositeur estonien, on cite facilement Arvo Pärt, Jaan Rääts nous est, par contre, parfaitement inconnu. C'est donc l'intérêt de ce CD de nous faire découvrir, en première mondiale, six des dix courtes - elles dépassent rarement la dizaine de minutes - sonates pour piano de ce musicien de 85 ans. Il est difficile de définir le style de cet auteur prolifique. On lui doit entre autres une dizaine de symphonies, plus d'une vingtaine de concertos, un important corpus de musique de chambre et de nombreuses musiques de film ; compositeur néoclassique, on pourrait le qualifier de chaînon manquant entre un Chostakovitch énervé et un Steve Reich immergé dans un minimalisme pimenté d'influence jazzy.
Le livret bref mais très bien conçu résume en quelques lignes les caractéristiques de chaque sonate qu'il est inutile de reproduire ici. Disons simplement qu'elles couvrent la période créatrice du compositeur, les trois premières datant de 1959, la neuvième de 1985 et la dixième de 2000.
Le pianiste français, Nicolas Horvath, est un spécialiste des marathons musicaux ; il a donné un premier concert marathon de 24 heures à la maison de la radio en 2015, un autre de 11 heures avec l'intégrale de l'œuvre pour piano de Philip Glass à la Philharmonique de Paris en octobre 2016. C'est donc une nouvelle gageure pour lui d'envisager l'intégrale de ces sonates pour piano de Jaan Rääts malgré l'avantage certain de ne rencontrer aucune concurrence sur le marché du disque.
On peut regretter une sonorité quelque peu acidulée ; est-elle due au Yamaha CFIII ou à la technique du pianiste ? Quoiqu'il en soit, un enregistrement qui fera plaisir aux spécialistes de la musique estonienne et aux amateurs en quête de nouvelles découvertes plutôt originales sinon singulières.

David Denton (April 2017-David's Review Corner)
We are indebted to Grand Piano for introducing the first recordings of the piano sonatas by the octogenarian Estonian, Jaan Rääts, this being the first of two discs. Prolific in his output that includes ten symphonies and twenty-four concertos, it is Rääts’ years spent educating the present generation of composers for which he will be specially remembered. As a student he was educated in both piano and composition, the first group of three sonatas coming from 1959 when he was twenty-seven, and were made up of very short movements, the four-movement Third lasting less than seven minutes in total. It is a curious mix of tonality and atonality with a hint of Shostakovich in his spiky mode, the disc’s most extended movement, at the centre of the First, being an unspecified lament. The Second introduces a minimalist tendency and jazz influences that continue as the sonatas progress to the Ninth dating from 1985. Occasionally melody enters, as in the Grave movement of the Second, and more often in the Fourth, to which he added the title, Quasi Beatles. No quotes, though you could well believe it contains music from their popular songs. Then a time jump of sixteen years before we arrive at the Ninth, though the recipe is much the same. The most recent sonata, the Tenth composed in 2000, is in one short movement divided into three moods. Born in Monaco, the pianist, Nicolas Horvath, is known for his deep committment to contemporary music, and has already become a champion of Jaan Rääts, with whom he has worked in the preparation of these sonata recordings. Very good sound.

Dionys (Inactuelles – 4 juillet 2017) : Le Sacre de l'énergie
Vous avez dit l'Estonie ? On vous répond au mieux Talinn... et Arvo Pärt dans le domaine musical. Les mélomanes avisés mentionneront peut-être Erkki-Sven Tüür. Mais qui, en France, prononcerait le nom de Jaan Rääts ? Pourtant, ce compositeur né en 1932, longtemps professeur à l'Académie de musique, est l'auteur d'un catalogue impressionnant, essentiellement dans le domaine instrumental : musique de chambre, pour orchestre, pour piano. Aussi la rencontre entre le pianiste Nicolas Horvath, ambassadeur fougueux de cet instrument et défricheur infatigable des musiques d'aujourd'hui, et Jaan Rääts était-elle quasiment inévitable, d'autant plus que l'estonien revendique hautement sa liberté musicale : « Je n'aime pas les systèmes rigides, affirme-t-il. J'aime absorber le matériau musical, le filtrer, développer son potentiel émotionnel là où c'est nécessaire. Je l'utilise comme un tremplin pour mon imagination... » Je ne m'évertuerai donc pas à lui accrocher une ou plusieurs étiquettes, ce à quoi se réduit parfois la critique musicale qui en profite pour nous assener ses derniers anglicismes agressifs, manière faussement innocente de nous prouver qu'elle est à la pointe de la pointe des nouveautés. Je vous invite tout de suite à la lecture du beau livret - bilingue dont notre belle langue - qui propose une analyse musicologique abordable, très juste. Pour ma part, au lieu de prendre les sonates chronologiquement comme le fait Ed Distler, compositeur et pianiste auteur du livret, je les aborderai au fil du disque.
En effet Nicolas Horvath, qui a préparé ce premier volume avec le compositeur, a choisi de commencer son programme par la neuvième sonate. Le premier mouvement est comme un coup de tonnerre : répétitions obstinées d'accords, arpèges tourbillonnants, qui se résolvent par moments en micro séquences élégiaques vite emportées dans le déluge pianistique . Un hymne aux forces vitales qui n'exclut pas comme un éloge du mystère. Ô comme cette musique fait du bien, nouveau sacre du printemps pour le piano ! Le second mouvement reprend en mineur les thèmes du premier pour une promenade incantée par des boucles minimalistes et des afflux d'énergie : miracle d'une écriture libre, aérée, aux incroyables beautés mélodiques inattendues. Le dernier mouvement est au croisement des deux premiers, torrentueux, faillé par des staccatos puissants, des falaises de notes répétées : la puissance accouchant d'instants de grâce. Il y a du volcan chez Jaan Rääts. La musique jaillit comme un feu d'artifice sublime : quoi de mieux pour ouvrir un album ? Les six minutes de de dixième sonate, en un seul mouvement, offrent comme un condensé de l'univers de Rääts : transitions abruptes, contrastes puissants, surgissements de sources vives avec arpèges éblouissants, moments de calme et d'ironie sereine, dissonances et répétitions explosives à faire pâlir de jalousie le pulse reichien. Cette musique est aux antipodes de la musique de salon. C'est une musique sauvage, une bête indomptée, fantasque et fascinante justement par le jeu de sa libre souplesse. C'est une musique généreuse, dispensatrice d'une joie extraordinaire !
   La suite de l'album reprend les sonates dans l'ordre, de la première à la quatrième. et l'on s'aperçoit, à l'écoute de la numéro 1, de la fantastique liberté à l'œuvre dès l'origine. Avec son premier mouvement qui court sur une seule ligne mélodique non accompagnée, comme un équilibriste grisé par sa folie, elle bouscule pourrait-on dire tous les attendus, tandis que le second déploie une veine sombre, très lente, dramatisée par de puissants accords plaqués et une sorte d'éclatement du tissu mélodique, paradoxalement enchantée par des retours lancinants, poignants. Le trio, comme le remarque Jed Distler, évoque en effet par moment la virtuosité ébouriffante des études pour piano mécanique de Conlon Nancarrow, mais disloquée par des bouffées extatiques et des accès de douceur, une cavalcade effrénée. La seconde sonate est tumultueuse à souhait, étincelante, obstinée, rageuse, et un brin mystérieuse, à mi-chemin du ragtime et de Janàček (oui, Jed Distler !). Avec un troisième mouvement noble et grave, à l'intensité croissante, d'une confondante beauté hypnotique !! La troisième sonate commence de manière dramatique par des accords hiératiques avant de développer une langueur vite réinvestie par une marche solennelle, alors que le second mouvement est vif-argent, espiègle canon qui cède la place à un adagio fragile et mystérieux, puis un allegro étourdissant curieusement troué par quelques secondes à la Morton Feldman.
L'album se termine avec la quatrième sonate "quasi Beatles" : c'est un régal de virtuosité allègre, joyeusement dissonante parfois. Musique folle, qui martèle jusqu'à l'outrance certains motifs, en écho notamment à " A Day in the Life" de l'album Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band. Quelle jubilation ! Un orage magnétique, des gerbes éblouissantes !
Un disque magnifique à la prise de son impeccable, servi par un Nicolas Horvath que l'on sent dans son élément, inspiré, serviteur passionné de l'énergie du Balte. À écouter sur une bonne chaîne si possible, il faut le répéter dans ce monde envahi par les formats compressés.

Rob Barnett (May 201 - Gramophone)
The first three piano sonatas all date from 1959 and they established Rääts as a champion of succinct and accessible expression. The First is in three movements and play for just over eleven minutes. It ends impressively with a weighty and tolling serenity verging on the lugubrious and the desolate. The harmonic language is cleanly dissonant. The Second, like the Third, is in four movements. It includes a rapid-fire first movement racing along like a Nancarrow miniature on speed. There is a jazzy underpinning to this piece. The Third is from the same year and plays for just short of seven minutes. Its plodding, tender, imperious bell-swung first movement is followed by an intricately stalking second, a hesitant third and another fast-coursing Pianola- style movement which then finds time to morph into passive quietude. Don't let the Fourth's Quasi Beatles title fool you. There are some pleasing and confidingly melodious moments but it makes creative play with dissonance, both subtle and grinding. The Ninth pounds and pummels yet has a tracery of Bachian humanity about it. The Tenth is in one movement. It too picks up on writing that involves wild-eyed trilling. These trills often spin out into violence. To contrast with this there is a restful Finzian spirit abroad (1.50). The listener may be lulled but there is reason to be watchful. Rapid changes of mood, tempo and harmony are the order of the day. I can imagine these pieces appealing strongly to Joanna MacGregor. They are very much in that vein.
Nicholas Horvath seems in masterly command of Rääts' often dark yet gleaming materials whether in propulsion or in the hypnotic doldrums. As for the audio side the sound is gripping whether the music is hammering away or close to silence. Jed Distler is at the tiller for the liner essay which does an accessible and informative job just as you would expect from this expert communicator. Grand Piano are good at series so don't expect to wait very long before the next disc appears.

Philippe-Emmanuel Krautter (Lexnews - Édition Semaine n° 36 / Septembre 2017)
Nicolas Horvath est un pianiste talentueux de renommée internationale et que ne rebutent ni le travail, ni l’audace et le courage, pour preuve ces trois parutions discographiques qui témoignent non seulement de ce courage éditorial, mais également de l’excellence des interprétations proposées.
Découverte enfin avec le troisième enregistrement constituant le premier volume de l’œuvre complète des sonates pour piano de Jaan Rääts, compositeur estonien, élève de Nikolaï Rimski-Korsakov, aux réminiscences de Prokofiev… Nicolas Horvath a travaillé avec cet artiste à l’inspiration puissante qui irradie ses œuvres. Accords plaqués et arpèges vertigineux confèrent à cette musique une dissonance postmoderne. Tout est convoqué dans la musique de Jaan Rääts, l’oreille pourra discerner en filigrane de discrètes évocations folkloriques, le compositeur poussera même la curiosité jusqu’à étudier le style de Philip Glass.
Le talent de Nicolas Horvath se joue des difficultés dans cette musique qu’il affectionne manifestement, les ponts entre Satie et Glass avec Rääts transparaissant ici de manière saisissante, et on se laisse volontiers emporter...

Marvin Rosen (WPRB - Classical Discovery - Rockin' Rääts special day, 18 august 2017)
I love Nicolas Horvath's Rääts Cd

Francis Benoît Cousté (24 juin 2017) Trois nouveaux enregistrements Satie, Glass et Rääts
Éminent pianiste français, Nicolas HORVATH vient de publier, chez Grand Piano, trois albums mémorables
D’un compositeur estonien par trop ignoré en France (considérable est toutefois son œuvre instrumentale : 10 symphonies, 24 concertos, quantité de musique de chambre, musiques de film), voici les pièces retenues pour ce premier enregistrement français : Sonates 1, 2, 3, 4, 9 et 10.

Gapplegate Modern Music Blogspot (9 june 2017)
Oh, the things we will hear once we open our ears! There is so much out there. There is Jaan Raats (b. 1932) a name as unknown to me as the umlauts in his name (that my current writing program cannot produce). The World Premiere recordings of his Complete Piano Sonatas 1 (Grand Piano 765) as deftly handled by pianist Nicolas Horvath is something of an event, The music has a dash and panache that is as revelatory as it is appealing, This first volume gives us sonatas 1-4 and 9-10; the first three hail from 1959, No. 4 from 1969, No. 9 from 1985, rev. 2014 and No. 10 from 2000, rev. 2014. His is a very motile, dynamic modernism that takes maximum advantage of the percussive nature of the instrument.
The music is not quite like anything else. The long span between the first and tenth sonatas does not at first listen show a huge stylistic change, there is a pronounced Raats-like quality to all of them. But that pronounced originality is the constant thread that makes the entire program stand out as special. Jaan Raats has found a way to be modern without being what one might expect. That is something to appreciate. Explore this music and find another musical world awaiting!

Jean-Luc Caron (Resmusica - 7 septembre 2017) Clef du Mois (meilleure parution classique du mois de septembre 2017) , Clef d'Or (meilleur enregistrement de musique contemporaine de l'année 2017)
Dans les années 1960 un groupe de compositeurs estoniens s’est hissé à un haut degré de créativité. On connaît les noms de Veljo Tormis, Eino Tamberg et Arvo Pärt, beaucoup moins celui de Jaan Rääts.
Cet élève des conservatoires de Tartu et Tallinn fut aussi un étudiant de l’excellent Heino Eller avant de devenir ingénieur du son à la Radio estonienne, responsable des programmes musicaux et enfin directeur de la musique à la Télévision de son pays. Rääts, président de l’Union des compositeurs estoniens et professeur à l’Académie de musique d’Estonie, n’a pas négligé la composition montrant une préférence certaine pour la musique instrumentale où se côtoient deux symphonies, vingt-quatre concertos, de la musique de chambre et des partitions pour le cinéma.
Parmi ses œuvres consacrées au piano seul se détachent dix sonates, peu courtisées, que le pianiste français Nicolas Horvath défend avec fougue, enthousiasme et brio. La présente livraison nous permet d’en découvrir six, écrites entre 1959 et 2014, révisions incluses. Toutes profitent de l’acquisition d’une multiplicité de sources au profit d’une écriture, sinon foncièrement originale, du moins singulière et personnelle. La Sonate n° 9 (1985, rév. 2014) fait usage dans son premier mouvement de répétitions de blocs d’accords et de brefs motifs enrichis de douces dissonances ; le second mouvement apaisé repose sur des salves d’arpèges souples tandis que le troisième et dernier propose une accélération dynamique urgente. La Sonate n° 10 en un seul mouvement (2000, rév. 2014) organise une série de confrontations de notes pointées et d’accords dissonants où s’expriment des sections élégantes et d’autres davantage rugueuses. Si ces deux dernières sonates s’appuient sur une sophistication certaine de la pensée et de l’écriture, elles doivent encore beaucoup au climat de la Sonate n° 1 (1959) d’où émerge une ligne mélodique unique discernable (Allegro), puis  un climat nostalgique orgueilleux  (Grave)  et enfin un flux sonore rapide, râpeux et martelé (Allegro final). Des rapports discrets mais certains à plusieurs chansons des Beatles rendent compte du sous-titre de la Sonate n° 4 de 1969.
Les Sonates pour piano de Rääts méritent notre attention et s’éloignent, non sans réussite, des schémas traditionnels, créant un monde sonore propre et attractif. A découvrir.

Kari Nevalainen (inner-magazines – december 2017) Jaan Rääts angled piano sonatas
Jaan Rääts (b. 1938), contemporary of eg. Veljo Tormis and Arvo Pärt, two other prominent Estonian composers, is perhaps best known for his pieces he’s written for the piano – especially the ten piano sonatas, the earliest of which are from half a century ago.
A quite a clever selection of the sonatas are documented on the album (Grand Piano) in which Nicolas Horvath plays three smaller sonatas from 1959, sonata “Quasi Beatles” from the 60s, the ninth sonata from 1985 and the latest sonata, the tenth, from 2000.
If there’s one word that would describe Rääts’ musical thinking as it manifests itself in these piano sonatas and the disc, it is its originality, and why not, oddity too.
On the one hand, the music is, as one critic put it, playful, obsessively aggressive, lyrical, hacking, rhythmic, and minimalistic. Stylistically postmodern, if you like. On the other, it’s characteristically inorganic, structurally angular and texturally somewhat heavy. This last aspect makes the music kind of onerous to inhale. But Rääts’ sonatas also present clear-cut, non-trivial and first and foremost, highly energetic music.
The sonata “Quasi Beatles” is from the best end. Some of the famous themes are audible but the focus is on tightly controlled expressivity.
From time to time less intrusive sonics might have served Rääts demanding musical eruptions better. However, the sonatas’ slightly mechanical nature distances them from purely acoustic performances. The notation, not the natural acoustics, becomes the true reference, and the close recording is in a better position to reveal what goes on in the music. It supports the music’s energicity as well

SM (Qobuz)
Avec Tormis et Pärt, le compositeur estonien Jaan Rääts (*1932) fait partie d’un groupe d’artistes qui émergea dans les années 1960 et avec lesquels la musique estonienne trouva sa place au centre du répertoire moderne, embrassant les styles, les philosophies et les techniques développées parmi les compositeurs occidentaux de l’après-guerre. Les sonates de Rääts présentent une fusion organique sophistiquée de contraires. On y trouve une simplicité enjouée à la Satie, d’âpres dissonances post-modernes, une obsession minimaliste, des rythmes durs et énergiques, et des gestes d’un lyrisme poignant. Des références à plusieurs styles – y compris Les Beatles dans la Quatrième Sonate de 1969, même si Rääts ne reprend aucune mélodie des « Fab Four » mais se saisit plutôt de leur modèle d’écriture –, des citations et des motifs se succèdent rapidement ou se bousculent mutuellement. Superficiellement, on pourrait hasarder une analogie avec le style typique de Schnittke, ou avancer non sans raison que Rääts serait le chaînon manquant entre Chostakovitch et Steve Reich. Le pianiste Nicolas Horvath qui, malgré son nom à consonance hongroise, est monégasque de naissance, nous offre ici le premier volume des dix sonates de ce compositeur dont il s’est fait l’enthousiaste champion, en première discographique mondiale.

Jean-Marc Warszawski (musicologie.org 22 juin 2017)
Belle découverte avec le premier de deux cédés consacrés aux sonates pour piano de Jaan Rääts, compositeur estonien né en 1932, qui, parallèlement à son œuvre de création, fait une brillante carrière à la radio-télévision estonienne, pour en devenir directeur des programmes musicaux, puis directeur de la musique dans les années 1970, poste qu’il quitte pour assumer la Présidence de l’Union des compositeurs. Il est par la suite professeur de composition à l’Académie nationale de musique. Ses œuvres ont été de nombreuses fois primées.
Il est sans conteste un musicien postmoderne dont les pièces intègrent un large spectre d’influences explicites, où musique répétitive et jazz dominent (jazz dès la première sonate de 1959), mais encore où se manifeste des réminiscences de Chostakovitch. On peut apprécier l’influence occidentale, mais  la concrétion est, au moins dans les premières œuvres, plutôt russe, malgré l’absence de sentiment épique,  par l’affrontement du lyrisme et de violents accords voire clusters, parfois le côté brut de décoffrage, ou art naïf qui peut faire penser à des toiles de Malévitch, une « simplification » apparente qu’on retrouve chez Arvo Pärt ou Pēteris Vasks.
Ce cédé est un première mondiale, Nicolas Horvath a eu la chance de pouvoir le préparer avec le compositeur.

Gramola.at
Auch Jan Rääts ist einer der führenden estnischen Komponisten. Selbst Schüler des großen Heino Eller, wurde er später selbst vor allem als Pädagoge bekannt und bildete u.a. Erkki-Sven Tüür aus. Rääts ist ein polystilistischer Komponist, einer, bei dem man nie weiß, was einen erwartet. Seine durchgehend tonale, dennoch rundum moderne Musik ist sehr abwechslungsreich und spannend. Nicholas Horvath, bekannt durch seine Reihe mit der vollständigen Klaviermusik von Philip Glass bei Grand Piano, ist seit Jahren mit Jaan Rääts befreundet. Der Komponist schrieb viele seiner Klavierwerke für Horvath, der hier nun den Auftakt zu sämtlichen Klaviersonaten des Esten bei Grand Piano vorlegt.

Romaric Gergorin (Classica – June 2017) Rating : ★★★ Audio : ★★★
Ces six sonates de Jaan Rääts interprétée avec une belle énergie par Nicolas Horvath sont une heureuse surprise. Enregistrées pour la première fois, alors que ce compositeur estonien, ancien député de Tallinn, à tout de même quatre-vingt cinq ans, elles évoluent dans un univers tonal mais aucunement tournées vers le passé, et n'hésitent pas à manier des dissonances  postmodernes et une brutalité à la Prokofiev. Les trois premières sonates , écrites en 1959, kaléidoscopiques, alternent différents registres, entre le déclamatoire, le pastiche et l'expressivité exaltante, et ne sont pas sans rappeler une certaine veine du Satie, de la période humoristique, en moins acerbe et concis. La Sonate n°4 «Quasi Beatles», composée en 1969, manie les quintes descendantes propres au groupe de Liverpool ainsi que leurs changements de rythmes, avec aussi des clins d'œil à certains de leurs titres les plus fameux comme A day in the life. Dans sa Sonate n°9 en 1985, Jaan Rääts fait évoluer son style, en intégrant l'apport des minimalistes américains, en particulier Steve Reich. Les accords répétitifs juxtaposent différents blocs sans parfois éviter le sentimentalisme nauséeux d'un Philip Glass quand il succombe au pathos.
La Sonate n°10, datée de 2000, élégante et diverse, manie les ruptures de registres avec une fluidité altière, avec des pointes de brutalité affleurant parfois, dominée par des lignes minimalistes plus sereines et un art des contrastes qui s'avère être la marque de fabrique de ce compositeur qui regarde loin vers l'horizon sans totalement larguer les amarres — nous ne sommes pas non plus dans la frénésie des Études pour piano de Ligeti ni dans le déchaînement des Sonates de guerre de Prokofiev. Mais un charme singulier baigne cette musique d'une quête de rupture et d'un monde à part, entre lyrisme et dureté, éloquence et concentration.

unCLASSIFIED (21 avril 2017)
Beautiful new recording of Räät's sonatas from Nicolas Horvath and Grand Piano Records. Featured on Brain Fuel this month!

Richard Kraus (Musicweb-international - Febuary 2018)
This arresting set of sonatas by an Estonian master is music that many will enjoy a lot for its spikey melodies, interesting rhythms, and playful sensibility.
I had not heard any of the music of Jaan Rääts before this disc, which I now understand is my loss. Here are six attention-grabbing piano sonatas by a contemporary master from Estonia who should be better known.
Ranging between six and eleven minutes long, the sonatas are small in scale and rather meticulously crafted, yet they feel much larger in terms of ambition and impact. Rääts’ musical language is high-energy, with sharp, sometimes syncopated, rhythms and occasional blues intervals. His fondness for repeated chords suggests a touch of minimalism, although the music is rugged rather than smooth.
Pianist Nicolas Horvath begins with a pair of sonatas which Rääts revised in 2014. No. 9 opens dramatically, and follows an emotional trajectory across three movements of assertion, followed by introspection, revolved by a somewhat tempered affirmation. No. 10 also conveys a sense of connection to tradition, yet using unconventional means to show it. This sonata sounds more improvisatory, although that is likely an illusion created by the composer, skillfully abetted by Horvath.
The three earlier sonatas of Opus 11 utilize more jazzy touches, which must have been remarkable in 1959 in Soviet Estonia. Sonata No. 1 opens with a spikey prelude and no chords at all. The grave is calm and rather static, while the final allegro comes close to boogie-woogie frenzy. Sonata No. 2 follows a similar arc, with outer movements showing bad-boy instincts, while a chorale surprises with its patient and sustained power. Rääts’ juxtaposition of radically conflicting musical sides reminds one of Poulenc. It is fun to listen for musical influences and analogies in Rääts’ constantly engaging and highly original music. The third of the Opus 11 sonatas closes with a final movement of the sort of stubborn persistence you sometimes find in Hindemith. The boogie-woogie theme seems so relentless as to be not quite human, perhaps a mechanical construction by Conlon Nancarrow, until it gives way to quiet calming chords.
The “Quasi Beatles” Sonata No. 4, from 1969, contains hints of the Beatles, but no actual quotations. I missed many of the pop references, but Jed Distler’s fine notes offer help for the terminally egg-headed. This sonata features some of the flashiest playing on the disc.
Nicolas Horvath is an energetic and sensitive performer, who plays as if these short sonatas are masterpieces, and perhaps they are. The artist’s conviction certainly helps carry the listener along. Horvath has previously recorded Glass and Satie, two other distinctive voices.
The sound quality is fine. The piano rattles and clangs a bit, but never more than fits Rääts’ exuberant music. I look forward to volume 2.

Kare Eskola (Yle) Jaan Rääts - betonibrutalismia virolaisittain
Levyllä kuullaan kolme pikkusonaattia vuodelta 1959, "Quasi Beatles"-sonaatti kuusikymmenluvulta, yhdeksäs sonaatti vuodelta 1985 ja viimeinen eli kymmenes sonaatti vuodelta 2000. Pitkästä aikavälistä huolimatta musiikki on yhtenäistä ja erittäin omaäänistä. Leikkisyys, pakkomielteinen aggressio, koskettava lyyrisyys, hakkaavat rytmit, minimalismi sekä tietysti postmodernismi tyylilainoineen ja asenteineen sekoittuvat tai oikeastaan vaihtelevat nopeasti, kun taas orgaaninen kehittely ja sarjallinen yhtenäiskulttuuri loistavat poissaolollaan.
On helppo ymmärtää, miksi Räätsistä ei tullut kuuluisaa. Omaperäinen, jopa trendikäs postmodernismi ei paljon auta, kun musiikki on rakenteeltaan kantikasta ja raskasta kuin Tallinnan Mustamäen betonibrutalismi. Parhaimmillaan Räätsin sonaatit kuitenkin ovat lennokasta, selvärajaista ja energistä musiikkia, ja etenkin "Quasi Beatles" -sonaatissa tarjolla on avartavaa ajankuvaa.
Nicolas Horvath soittaa kolisevalla kosketuksella

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